« Peut-être qu’en grandissant dans un monde que l’on détruit, on ne peut que rêver d’en construire un meilleur. »

Jean Michel Karam

ievagroup founder

Je m’appelle Jean Michel Karam. Je nais au Liban le 14 novembre 1969 et je suis le troisième garçon d’une famille qui accueillera un an plus tard une petite soeur. Mon père travaille dans l’armée avant de se lancer dans le commerce alimentaire et ma mère s’occupe de nous.

Quand la guerre du Liban éclate le 13 avril 1975, j’ai 5 ans. Pendant toutes ces années de chaos, nous déménageons au rythme des bombes. Nous quittons nos maisons mais jamais notre foyer. Nous sommes une famille soudée et unie : notre toit, c’est l’amour de nos parents.

Le 9 juillet 1990 je pars du Liban pour poursuivre mes études en France. J’ai 20 ans et 15 ans de guerre derrière moi. Je mesure ma chance d’être en vie mais je dois tout de même faire le deuil d’un espoir qui s’effondre : étudier et vivre dans mon pays n’est plus possible. À mon arrivée à Paris, j’intègre une école d’ingénieur dès la troisième année.

Ma candidature est acceptée, parce que je fuyais la guerre, par mon bon niveau d’études au Liban et grâce au basketball. Au Liban, j’étais basketteur de haut niveau. Ce sport a été ma chance : il m’a permis de poursuivre mes études et de gagner un peu ma vie, en intégrant l’équipe de l’école avec laquelle on a remporté plusieurs championnats. Mais au-delà de ça, le basketball m’a appris cet esprit de compétitivité qui m’anime, l’esprit d’équipe aussi, le sens de l’effort et la résilience.

Dans les premiers jours, j’assiste à un cours enseigné par un professeur de l’école très populaire et très respecté : François Bailleux. Il écrit une très longue formule au tableau quand j’aperçois une erreur qui s’est glissée dans son calcul. Je lève la main pour le prévenir. Il me regarde, regarde son tableau, me regarde à nouveau et efface tout ce qu’il a écrit pour reprendre sa formule. À la fin du cours, il me demande de rester. C’est le début d’une relation qui va influencer ma spécialisation en tant qu’ingénieur.

En cinquième année, alors que j’ai déjà trouvé un stage de fin d’études qui me permet de vivre sans avoir à cumuler plusieurs petits boulots, ce professeur m’annonce que je dois absolument faire mon stage avec lui. Je refuse mais il insiste. Le lendemain, il me propose une bourse du même montant que le salaire du stage que je m’apprête à accepter. Alors je dis oui. Le sujet ? Les microsystèmes électromécaniques. Autrement dit les MEMS. Les autres professeurs me mettent en garde : “Les MEMS ? Ce truc dont on ne sait pas encore vraiment quoi en faire ?”

Et c’est vrai qu’à l’époque, les MEMS, c’était davantage un concept qu’un secteur d’activité. Mais j’ai dit oui et je n’ai qu’une parole. Alors j’y vais.

Quand vient le moment de trouver un travail, je postule pour intégrer une unité de recherche du CNRS à Grenoble en tant qu’ingénieur dans ce domaine encore très peu connu de tous : les MEMS. Oui. Toujours !

En janvier 1994, j’intègre cette unité de recherche dirigée par Bernard Courtois. C’est ma chance : Bernard croit en moi, et me donne une grande liberté d’action ; je travaille beaucoup, je publie énormément d’articles scientifiques et j’ai la possibilité de développer l’activité. En parallèle, je fais ma thèse en microélectronique sous la direction de Bernard. Très vite, il me nomme chef de groupe sur les MEMS, un groupe qui va très vite se développer, jusqu’à comporter trente-cinq chercheurs, et tisser des liens multiples avec l’industrie.

Chaque fois que je signe un contrat, Bernard Courtois, le directeur de laboratoire, m’invite au restaurant. Entre 1994 et 1997, je découvre la gastronomie française. Beaucoup de gastronomie française !

En 1997, j’annonce à Bernard que je veux partir. Bernard est déçu mais pas vraiment surpris. Pour moi aussi ce départ est difficile. Mais je sens que c’est le moment de faire quelque chose dans les MEMS. Je refuse de bénéficier de la loi Allègre qui permet de revenir à son ancien job au bout de deux ans si la création d’entreprise ne fonctionne pas. Je ne veux pas de parachute, je veux apprendre à voler.

En mai 1998, je crée Memscap avec l’idée de mettre à profit les MEMS pour les télécoms. Dès le premier jour, je recrute quatre personnes. Avec cinq salaires, l’argent que nous avons nous permet de tenir 3 mois. Trois mois, pas plus. Il va donc falloir apprendre à voler très vite.

En novembre 1998, je lève 2 millions d’euros. Memscap est alors valorisé à 10 millions d’euros. En avril 2000, un second tour de table permet de lever 11 millions d’euros pour une valorisation à 45 millions d’euros. En mars 2001, Memscap entre en bourse en levant 101 millions d’euros. Malgré la crise économique due à l’explosion de la bulle Internet, la nouvelle valorisation atteint 430 millions d’euros. Moi, l’enfant de la guerre, l’enfant de la destruction, je réussis à construire quelque chose dans le chaos.

Et tout va bien, car j’ai un plan : en 2001, la société réalise son plan d’introduction en bourse et en 2002, nous visons 40 millions de chiffres d’affaires. Or nous avons déjà 72 millions d’euros de commandes et nos concurrents commencent à se fragiliser.

Tout va bien.

Mais en une semaine, la crise des télécoms rattrape Memscap et les commandes passent de 72 millions d’euros à 800 000. En un claquement de doigt, le marché de la télécommunication s’effondre. Je me retrouve avec 269 salariés dans 11 pays, 4 usines vides, 3 millions de dépenses mensuelles, 37 millions de dettes et une trésorerie pour 3 mois.

Il n’y a pas mille solutions : il faut se diversifier. Mais à plus court terme, il faut rester en vie : réduire la voilure et trouver des sources de financement.

Les années entre 2002 et 2007 sont les plus dures de ma vie. J’avance un pas après l’autre en retenant mon souffle. Si un point, un seul point, des 105 actions que j’ai listées et que je devais exécuter, rate, tout s’écroule. Mais cela n’arrive pas. En 5 ans, Memscap est redressé, traverse la crise financière de 2009 et retrouve une autonomie financière à partir de 2013.

Aujourd’hui, Memscap est le principal fournisseur de solutions innovantes pour les secteurs de l’avionique, du biomédical et des communications optiques. Grandir dans le chaos, j’ai appris très tôt à le faire.

En 2001, je discute avec des amis lorsque la conversation dévie sur les risques liés aux grains de beauté. Leurs propos sont si anxiogènes que dès le lendemain, je prends rendez-vous chez un dermatologue. Mais pour observer mon grain de beauté, l’homme qui me reçoit est équipé… d’une loupe. Je le regarde très étonné “c’est tout ?”. Alors pour me rassurer, il dégaine… un papier calque ! Je rentre chez moi totalement déstabilisé. Un dentiste possède mille appareils quand un dermatologue a une loupe et une feuille de calque ?

Dans les jours qui suivent ce rendez-vous, on dépose un brevet et je demande à une petite équipe de créer un prototype capable de faire un diagnostic de la peau. Six mois plus tard, on me présente un appareil.

Mais l’information fuite dans la presse, un article écrit par Olivier Pentier dans le Dauphiné Libéré, et les grands acteurs de la beauté défilent dans mon bureau. Je rencontre Véra Strubi, l’iconique dirigeante de la marque Thierry Mugler pour le groupe Clarins avec qui je sympathise aussitôt. Mais à l’époque, toute mon énergie est dévouée au sauvetage de Memscap et en business, je ne déroge jamais à deux règles : comprendre parfaitement un marché avant de me lancer. Ne me lancer qu’avec une technologie de rupture.

Alors jusqu’en 2007, jusqu’à ce que je retrouve du temps pour me consacrer à ce projet, nous ne vendons nos appareils qu’aux médecins et laboratoires.

2007, c’est aussi l’année où Véra prend sa retraite. Je lui propose de rejoindre mon conseil d’administration, elle accepte.

À vrai dire, je n’ai pas une très bonne opinion de la cosmétique jusque-là. Pourquoi les personnes qui vendent des crèmes anti-rides ont-elles des rides ? Je veux bien me lancer dans ce secteur, mais je veux apporter des solutions réellement efficaces.

En novembre 2007 j’achète un petit laboratoire dermo-ceutique et en 2009 on développe la marque IOMA qui s’appuie sur les mesures de notre appareil et une analyse avant/après pour confectionner nos produits. C’est la cosmétique par la preuve. Nous étions les premiers à apporter la technologie dans la beauté, et nous venions d’ouvrir une niche qui allait devenir bien plus tard la plus grande tendance de la beauté : la cosmétique personnalisée.

En juin 2010, je lance la société Intuiskin, qui devient la maison mère de la marque IOMA. Les premiers flacons IOMA partent alors sur les étagères des parfumeries. Nous levons 10,5 millions d’euros et tout va très vite. En 2012, Unilever rachète l’entreprise que je continue à diriger.

En septembre 2016, je crée IEVA ayant conscience de l’influence sur la peau du stress environnemental et de la pollution. Il est alors possible de s’adapter et de pousser la personnalisation à l’extrême.

La création de IEVA correspond aussi à mon désir de marier encore plus la beauté et le digital. Car il faut prendre en compte un profond changement générationnel. Là où nos parents et même ma génération privilégiaient la possession et la propriété, les plus jeunes préfèrent avoir accès aux choses sans les posséder. Les fournisseurs d’accès, les téléphones portables, les voitures, les logiciels : on peut aujourd’hui bénéficier d’une multitude d’avantages avec des redevances mensuelles.

C’est le principe même de IEVA. Il s’agit d’un abonnement relié à une application dotée d’Intelligence Artificielle et qui s’accompagne de patchs dermatologiques. Cela permet de faire une recommandation précise. Trois jours après le diagnostic, l’abonné reçoit son coffret avec sa sélection personnalisée, que ce soit un produit cosmétique, capillaire ou make-up. Trois mois après, il reçoit un bijou connecté, qui lui permet de mesurer la pollution ambiante et d’adapter sa routine beauté.

Chaque jour, le nombre croissant de bijoux et montres connectés en circulation permet de dresser une cartographie fiable de l’état environemental. Ces données sont partagées gratuitement avec les laboratoires à but non lucratif afin d’étudier, par exemple, l’impact du stress environnemental sur la santé mais aussi, l’écologie, la climatologie et l’histoire des pratiques et usages des cosmétiques. Je suis convaincu que la responsabilité sociétale revient avant tout aux entrepreneurs. Alors j’agis.

Je me mets à la recherche d’un lieu pour accompagner l’expérience IEVA, lui faire rencontrer le public. Un de mes investisseurs me suggère d’acheter un réseau : “L’Atelier du Sourcil tu connais ?”. L’idée est excellente mais par le plus grand des hasards, j’ai rencontré sa fondatrice Joss Devilleneuve deux semaines plus tôt… et je l’ai aidée à signer un compromis de vente ! La vente ne se réalise pas et en juillet 2020, en pleine pandémie, IEVA finalise l’acquisition de l’Atelier du Sourcil. Depuis, malgré les multiples confinements, nous comptons plus d’une centaine d’ateliers et progressons au rythme d’une boutique par mois, et nous consolidons la position de cette enseigne comme le N°1 de la beauté du regard. À peine un an plus tard, IEVA Group acquiert le 2ème acteur du marché, le Boudoir du Regard. Construire toujours, malgré le chaos.

En 2023, retour aux sources. Ieva Group rachète Intuiskin, maison mère des marques Ioma et de la dernière marque de soin Made with care, au géant néerlando-britannique Unilever. Je réunis tout mon univers beauté sous une même entité pour construire le Netflix de la Beauté : des marques, des services, des expériences personnalisées, activées par la data et la technologie. Faut-il que tout change pour que rien ne change ? À ce jour, plus de 30 millions d’euros sont levés pour soutenir ce plan de développement agressif. Toujours construire une solution beauté globaliste et personnalisée pour répondre efficacement aux besoins du consommateur selon son style de vie. C’est la vision de la beauté originelle de IEVA Group, le BaaS : Beauty as a Service®.

Peut-être qu’en grandissant dans un monde que l’on détruit, on ne peut que rêver d’en construire un meilleur.

IEVA Group

n°1 de la beauté personnalisée

Mesurer pour personnaliser et agir pour offrir les soins parfaits pour tous, partout, à chaque instant.

IEVA Group révolutionne la beauté et le bien-être par des solutions technologiques, personnalisées et centrées sur le consommateur, avec une attention active à la protection de l’environnement.

UNE ORGANISATION UNIQUE EN 3 BUSINESS UNITS IEVA Tech, IEVA Beauty, IEVA Experience et une unité centrale IEVA Business Support, pour répondre aux besoins du consommateur, de la Planète et aux ambitions de développement de IEVA Group.

IEVA Tech
avec toutes les solutions technologiques de la société
Le flagship du groupe, l'abonnement myIEVA
Les appareils pro (IOMA Sphere, IOMA Mirror, Hairdiag, In.Lab, In.Lab Hair, i-mirror, etc)
Les montres et bijoux connectés (Time.C et Twin.C)
La data et le cloud
Les services "Technology for life" en marque blanche.

IEVA Beauty
avec toutes les marques beautés du groupe
Les marques de soin visage et corps IOMA et Made with CARE
Les marques de soin capillaire: IOMA Hair et ELENATURE
Les marques de maquillage: L'Atelier du Sourcil et boudoir du regard
La marque de maquillage permanent: i-pigment

IEVA Experience
avec plus de 150 boutiques spécialisées du groupe, L'Atelier du sourcil et boudoir du regard ainsi que les e-shops

Conseil d'administration

Une gouvernance responsable

→ Un conseil d’administration hautement qualifié pour accompagner le plan de développement de IEVAGroup
→ Des membres reconnus dans leur domaine, de différentes nationalités et cultures
→ 40% d’administratrices
→ Un comité stratégique
→ Une démarche RSE active avec un engagement continu pour la planète et pour une éthique sociale et sociétale

Jean Michel Karam
Président
David Moulinier
Directeur Général Délégué
Yann Cousinet
Directeur Administratif et Financier
Joss Devilleneuve
Membre du conseil
Joël Palix
Membre du conseil
Vera Strübi
Membre du conseil
Margarita Arriagada
Membre du conseil
Stéphane Simoncini
Membre du Conseil
Lorraine Schmit
Membre du conseil
Olivier Garel
Censeur

Comité exécutif

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